Au détour d’un blague vaseuse, j’ai envoyé paître le singe qui me sert d’associé en lui disant « Va te faire un tour sur CaraMail te trouver des amis ». De là, on s’est posé la question du devenir de tous ces célèbres sites ayant connu des jours heureux hier et oubliés (ou pas) de tous aujourd’hui : retour sur ces sites disparus.
C’est qu’on rigole beaucoup chez Mad Monkeys Consulting.
CaraMail, The Palace, GOA, autant de sites ayant connu un succès monstre et qui sont devenus, d’un coup d’un seul, persona non gratta.
Nous partons pour un voyage dans le temps grâce au site Wayback Machine (http://web.archive.org/) en quête des looks de ces sites aujourd’hui disparus. On vous invite à aller vous y amusez. Ce site, issu d’une association à but non lucratif, conserve sous forme d’archives, et ce depuis de nombreuses années, les anciennes versions de nombreux site.
CaraMail
Date de création : 1997
Fondateurs : Orianne Garcia, Alexandre Roos, Christophe Schaming, Philippe Payan, Thierry Lunati et Marc Reeb, créateurs du moteur de recherche Lokace.
Le nom : En référence au « caramel »
<Max2569> : asv?
<luciole2b> : ça veut dire quoi?
<Max2569> : âge, sexe, ville
<luciole2b> : 13FBastia
<Max2569> a quitté le chat
Célèbre site ayant comblé nos après-midi d’adolescents boutonneux, et que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. C’est vrai qu’en ces temps-là, le doux bruit du modem 56k se calibrant avec les battements de nos cœurs était souvent synonyme de franches rigolades.
Et surtout, je pouvais enfin donner mon vrai âge sans qu’on me donne automatiquement 4 ans de moins. Forcément à 13 ans ça aide…
Initialement, CaraMail est une simple messagerie web. Très rapidement, l’interface se développe à travers un certain nombre de services comme le chat et les forums. Très populaire auprès des utilisateurs francophones, CaraMail devient une des communautés web les plus importantes. En 2000, le portail web Spay network rachète la plateforme pour 150millions de Francs (Soit 22 867 352 euros et 59 cents). Vient l’explosion de la bulle internet ! BOUM ! Spray Netorrk est racheté par Lycos Europe qui intègre le chat à son portail français provoquant de nombreux problèmes techniques. Sans doute l’une des raisons pour laquelle les utilisateurs désertent de plus en plus CaraMail. Alors que CaraMail tente tant bien que mal de survivre, l’esprit communautaire n’est plus. Jusqu’en 2007 où Lycos s’essaye à faire renaître CaraMail à travers la plateforme Jubii par CaraMail. Mais pas très longtemps; puisqu’en 2009, Lycos décide de mettre un terme à ses services non rentables.
Aujourd’hui : CaraMail dénommé GMX CaraMail, est redevenu un webmail (messagerie de stockage, sécurité, système mail collector) grâce à United Internet ayant acheté en 2009 les différents noms de domaine associés à CaraMail. Les utilisateurs retrouvent la possibilité d’utiliser ce service de messagerie avec leur ancienne adresse estampillée @caramail.fr.
The Palace
Date de création : 1994 (Mise en ligne en Novembre 1995)
Fondateur : Jim Bumgardner pour Time Warner Interactive
Le nom : Les utilisateurs communiquaient entre eux dans des salons graphiques, appelés Palais.
Avant même de « wizzer » sur MSN Messenger, et bien avant CaraMail, il y avait The Palace. Bien évidemment, nous ne parlons pas ici de « Palace » la série télévisée de la fin des années 80, mais de ce logiciel de chat permettant d’accéder à un univers virtuel en 2D constitué de différentes pièces et ainsi discuter avec d’autres utilisateurs. Les utilisateurs pouvaient créer leur propre avatar. C’est d’ailleurs dans The Palace que les premiers Dollz sont apparus. Le dialogue entre les différents utilisateurs s’affiche comme une bande dessinée.
La gratuité du logiciel faisait de cet plateforme un pionnier dans le genre. Il fut popularisé à la fin du 20 ème siècle par le groupe Korn qui avait créé son propre salon de discussion.
En 2001, la société est proche de la faillite. Open Text Corporation rachète alors les droits et la technologie du logiciel. Mais les membres de la communauté considèrent désormais The Palace comme un abandonware, c’est-dire comme n’étant plus exploité par les éditeurs originaux. Plusieurs versions officieuses sont alors créées par des anciens utilisateurs, ce qui n’enlève en rien la nostalgie.
Aujourdhui : Rendez-vous sur thepalace.com pour un petit chat.
GOA
Date de création : 1997
Fondateur : Inconnu – filiale de France Télécom
Le nom : A ne pas confondre avec GOA, un état de la côte sud-ouest de L’INDE, fréquenté par les hippies des 60’s et la musique trance psychédélique du même nom.
GOA fut sans doute la première plateforme de jeux en ligne où tout gamer en ligne qui se connait a débuté. La plateforme proposait des jeux en ligne gratuitement. Le portail était à la fois ludique (facilité d’inscription, téléchargements, actualités, etc.) et social (échanges entre les joueurs, chat, forums, annonces, etc.). Le côté social de GOA avait toute sa dimension grâce aux GOAmasters et aux GOAaides qui étaient – selon leur grade – modérateurs, animateurs ou techniciens. Ils venaient en aide aux joueurs et assuraient le bon fonctionnement du site.C’est grâce à GOA que bon nombre de joueurs ont découvert le MMO (jeu en ligne massivement multi-joueur). GOA est également à l’origine du premier jeu massivement multi-joueur à abonnement (MMORPG) en France avec Dark Age Of Camelot. A la surprise générale, l’activité multi-joueur des jeux classiques (tel Age Of Empire) est stoppée nette. En devenant, en 2004, le département jeux vidéo de la division Contenus de France Telecom, la plateforme décide de s’orienter uniquement vers les MMORPG.
Et puis, en 2007 GOA revient avec une nouvelle version en proposant des free to play dont le très célèbre League Of Legends qui sera rétrocédé en 2010 – le premier d’une longue série – et deviendra le jeux en ligne le plus joué dans le monde 3 ans plus tard… 2010 est d’ailleurs l’année qui verra disparaître cette plateforme.
Aujourd’hui : GOA est toujours un état d’Inde. GOA.COM renvoie à la boutique en ligne de jeux vidéo d’orange
Que retenir de tout cela ?
Un site connaissant un succès monstrueux, peut tout à fait connaitre le déclin et cela très rapidement.
Il est donc important de ne pas se focaliser sur les tendances et d’être attentif aux signes prédisants la mort probable d’un site (exemple : la mort de Facebook en 2017)…
Racontez-nous vos expériences sur ces différents sites !
