Politique: conseils pour optimiser sa présence sur les réseaux sociaux

hommepolitique et réseaux sociaux

On entre en France dans une période de campagne électorale. En effet, l’échéance des élections départementales arrive à grand pas et les français vont devoir aller aux urnes en décembre prochain. Faire entendre sa voix quand on fait de la politique est essentiel et à l’heure d’aujourd’hui, inutile de dire que les réseaux sociaux ont une importance primordiale.

La plupart des candidats issus des grands partis ont une équipe de communicants à leur solde, tous rompus aux joutes 2.0. Néanmoins, certains autres candidats qui se présentent sous la bannière d’un parti plus modeste n’ont peut être pas toute cette logistique pour porter leur projet. Car un parti régionaliste a toute sa place dans ce genre d’élection, même si la lutte face aux poids lourds des partis majeurs peut s’avérer être un remake de David contre Goliath.

Voici quelques conseils pour bien figurer et maximiser ses chances d’être entendu sur les plateformes sociales, le véritable bouche à oreille d’aujourd’hui. Dans ce type d’élection, le terrain est surement plus important surtout dans certaines régions comme la Corse où la politique est importante. Les électeurs ont besoin de ce contact, mais tout bon orateur, et peu importe son charisme, ne peut en aucun cas négliger les principaux réseaux sociaux.

Transmettez un message clair

Comme souvent en politique, le message est ce qui importe le plus. Il faut que vous vous posiez ces questions:

  • De quoi voulez vous que les gens se souviennent?
  • Comment m’exprimer d’une façon pertinente pour toucher mon auditoire?
  • Qu’est ce que vous voulez que les gens fassent après?

Votre message doit être le plus simple possible dans le sens où tous le monde serait à même de comprendre.

Boostez vos posts avec des photos ou des vidéos

Un post agrémenté d’une photo ou d’une vidéo a plus de chance d’être vu. C’est simple, sur Twitter par exemple, ajouter une photo ou une vidéo permet d’avoir 35% de retweets en plus. La vidéo est le media le plus porteur sur Facebook. En effet, son algorithme les favorise clairement et la portée de votre publication s’en trouvera boostée. N’hésitez donc pas à les inclure dans votre stratégie social media.

Ne multipliez pas les plateformes

Quand on s’investit sur un réseau social, il faut le faire à fond, d’autant plus lorsque l’on est un personnage publique. Si vos moyens ne vous permettent pas d’être à 100% sur plusieurs plateformes concentrez vous sur les principales: Twitter et Facebook. Les autres plateformes sont intéressantes et peuvent toucher une autre niche mais si vous faites cela en dilettante les internautes le verront. Vous pourrez ainsi être taxé du type qui veux à tout prix faire jeune en étant sur Snapchat ou Instagram. Par contre, si vous avez le temps et les moyens, vous pourrez ajouter d’autres plateformes à votre guise. N’oubliez pas que certaines plateformes sont plus pertinentes que d’autres dans votre cas.

Soyez régulier

Les gens ont certaines exigences vis-à-vis de leur personnalité politique. Ils s’attendent à se que vous soyez régulier dans votre communication. Poster 20 tweets dans une journée puis disparaître pendant 2 semaines ne vous servira pas. D’une part parce que vous ne fidélisez pas votre électorat, d’autre part les messages seront peut être lus dans la journée mais comme il n’y a pas de récurrence (sans vouloir dire spam), les gens auront tout le loisir d’oublier vos formidables idées. De plus, en prenant l’exemple de Facebook, si vous postez plusieurs messages dans la même journée la portée s’en trouvera diluée, si bien que vous toucherez finalement peu de personnes. Et puis n’oubliez pas une chose : si vous communiquez uniquement lors de votre campagne électorale, les internautes (vos électeurs par extension) n’apprécieront pas.

Pensez au Live streaming

Chez Mad Monkeys nous faisons l’apologie de Periscope, l’application jumelée à Twitter, et de Facebook live. Ces applications permettent de diffuser en direct sur le net une vidéo prise avec votre mobile. Vos contacts Twitter seront mis au courant via une notification lorsque vous avez ouvert un stream. Elle peut servir à filmer et diffuser un meeting ou un discours. Un bain de foule ou une rencontre avec l’électorat est aussi envisageable. Vous pouvez aussi l’utiliser pour un débat avec les internautes, vous pourrez répondre en temps réel à leurs questions.

Conversez et étudiez les réactions

Le propre des réseaux sociaux est de connecter les gens entre eux. Les gens vont donc commenter vos propos, vont poser des questions, vont marquer leur désapprobation ou vont tout simplement être « méchants ». Essayez dans la mesure du possible, de répondre aux commentaires qui vous semblent constructifs. Répondez aussi aux personnes dont l’avis diffère. Il faut voir les réseaux sociaux comme un outils permettant de tester vos idées sur telle ou telle catégorie de personnes.

Une épée à double tranchant

Les réseaux sociaux en politique, comme dans les affaires, sont une épée à double tranchant. Un tweet inadapté peut avoir des conséquences inatendues sur votre image. Car ce sont souvent les « gaffes » qui deviennent virales et rarement les idées. Une présence active sur les réseaux sociaux est assurément bénéfique, mais vous devrez bien réfléchir à vos publications. Pour cela ne soyez pas seul, demandez l’avis sur vos publications avant de les poster. L’orthographe est importante, en règle générale la forme l’est également. Un bad buzz en politique ne peut qu’être mauvais contrairement à une marque (selon sa gestion cela va s’en dire). Le mot d’ordre pour vous éviter ce genre de déconvenue est la planification de vos interventions sur les réseaux sociaux. Vous serez alors maitre de votre communication et vous aurez le loisir de débattre et vérifier vos posts avec vos collaborateurs.

En politique, impossible de faire sans les Facebook et autres Twitter.

 

Brigade: réseau social politique

Social media politique

La France est un pays où tout peut prendre une connotation politique. Dire que les français ne s’intéressent pas à la politique est partiellement faux même si certains sondages tendent vers cette conclusion. Les jeunes français sont complètement désenchantés par le contexte actuel, si bien qu’ils ne croient plus en la politique. Aux Etats-Unis, le constat est encore plus catégorique, 80% des jeunes américains ne font pas du tout confiance à autrui. En effet, le contexte économique morose explique beaucoup de choses. Mais c’est surtout les sentiments ne pas être écouté et de ne pas être leur priorité qui font que la jeunesse américaine se détourne des politiques.

Dans le même temps – et cela peut être paradoxal –  la jeunesse américaine n’a pas hésité à s’engager dans le débat politique en 2008 pour la campagne électorale d’Obama. Si bien que ces jeunes ont vraiment des choses à dire. Seulement, on ne leur en laisse pas véritablement l’occasion.

C’est à partir de ce constat que Sean Parker a eu l’idée de Brigade.

Sean Parker
Sean Parker va révolutionner la politique

C’est quoi Brigade

Sean Parker est le fondateur de Napster. C’est l’un des premiers petits génies de la bulle Internet. C’est aussi l’un des premiers investisseurs de Facebook. On peut le voir sous les traits de Justin Timberlake dans le film « The Social Network ». Il a d’ailleurs une vision assez critique du terme démocratie pour son pays. « La démocratie n’était pas faite pour un monde où il y aurait plus de 300 millions de personnes, mais pour 325 000 colonialistes blancs » dit il dans une interview parue sur le site Mashable.

On comprend qu’il entend créer un système où chacun pourrait s’exprimer librement sur les questions politiques qui bercent notre actualité. Sa solution est Brigade. A travers ce réseau social, il a pour ambition de faire s’intéresser le grand public à la politique. Rien que ça…

application brigade
Un petit aperçu de l’application

L’application n’est encore qu’en phase beta mais on peut déjà se faire une idée précise de ses fonctionnalités et de son utilisation. En clair, elle permettra à quelques centaines de milliers de personnes de donner son avis sur différentes questions d’actualité. En effet, une liste de question se présente à vous et devez dire si vous êtes d’accord ou non (avec bien entendu la possibilité de dire « je ne sais pas »). Le but étant de comparer les réponses avec celles de ses amis et des autres utilisateurs. Son interface assez intuitive et simple font que la navigation reste amusante.

Grace à Brigade, Sean Parker souhaite que les internautes partagent leurs opinions politiques comme si il partageaient une photo ou un statut quelconque. De plus à terme, Brigade devrait carrément permettre d’organiser des votes voire même contacter directement des élus.

Nous ne pouvons pas encore conjecturer sur la réussite de Brigade. Disons simplement que 9,5 millions de dollars ont déjà été levés et que Sean Parker sait y faire. Bien qu’il ait quelques échecs à son actif. Sur le principe, l’idée parait bonne à une heure où la jeunesse mais aussi le grand public en général se désintéresse complètement des questions politiques.

Tel qu’il est présenté, on peut aussi penser que ce genre de réseau social peut signer l’arrêt de mort des instituts de sondage politique. Et à mon humble avis, ils peuvent se faire véritablement du soucis. Par contre, les hommes politiques auront tout intérêt à être à l’écoute de ce qui se dira (ou non) sur Brigade, tout comme ils est important qu’ils le soient sur les réseaux sociaux classiques, en plus de cultiver leur image comme nous l’avions vu dans notre précédent article.

 

 

 

Jacques Chirac idole des réseaux sociaux

Jacques Chirac dans les iles

Pour notre génération, Jacques Chirac est surtout assimilé à sa marionnette des Guignols de l’info. C’est le président sympa adepte de la Corona et de la tête de veau. On en oublierait presque son immense carrière politique. Car le bougre fut tout de même élu deux fois président de la république pendant que nous grandissions dans nos têtes et nos corps (en plus d’avoir été 2 fois premier ministre et maire de Paris auparavant). Ce personnage était aux antipodes vu avec nos yeux d’enfant ou d’adolescent de l’homme politique policé et austère d’aujourd’hui où le naturel n’a plus sa place.

En clair, on se souvient du personnage plus que de ses actions politiques. On était peut être trop jeune pour se souvenir concrètement de sa cohabitation avec Mitterrand ou tout simplement pas encore né pour ses premières grandes responsabilités sous les présidences Pompidou (ministre de l’agriculture) et Giscard (premier ministre). Il faut dire aussi que son premier mandat est marqué par une longue cohabitation de 5 ans après avoir dissolu l’assemblée nationale. Les réformes difficiles sont plus imputées à Alain Juppé alors premier ministre et non à lui. Autant dire que sa popularité n’a en rien été écornée au fils des années (malgré les affaires des emplois fictifs de  la mairie de Paris par exemple). Et pour ceux qui ont grandi avec lui cela reste une icône politique.

Tout ça pour en venir à notre lien avec les réseaux sociaux. Jacques Chirac jouit depuis quelques années d’une nouvelle popularité sur internet. En effet il est le représentant de la coolitude à la française, il est en quelque sorte « Swag ».

Jacques Chirac et sa période Dandy

 

Jacques Chirac jeune
Chirac beau gosse

Ce Chirac dont on parle est celui des années 70 et 80. Cette France où l’on pouvait boire et fumer sans problème sur un plateau télé, où toutes paroles n’étaient pas calculées ni scrutées. A cette époque Chirac était maire de Paris, portait des costumes parfaitement taillés et jouissait d’un certain pouvoir de séduction (auprès des femmes notamment). Il représentait carrément la classe française du haut de son Hôtel de ville. Rien ne résistait à ce grand séducteur quarantenaire dans la fleur de l’age. Il était aussi dans les années 80 le plus féroce adversaire des socialistes, représentant le courage et l’abnégation. Le tumblr Fuck Yeah Chirac et ses déclinaisons sur Facebook et Instagram proposent des photos du grand Jacques durant cette période.

Jacques Chirac dans les iles
Chirac en mode OSS 117

 

Jacques Chirac et sa passion
Jacques Chirac au Japon !!

Ces photos vintages avec souvent une légende tout en second degré font sa gloire sur les réseaux sociaux. On y retrouve l’ancien président dans des postures impossibles pour un homme politique d’aujourd’hui. Le tout en restant chic et classe. D’ailleurs Fuck Yeah Chirac commercialise des T-shirts à son effigie.

Le Chirac président et bon vivant

Chirac et la corona
Chirac aime la bière

Le second Chirac est le président sexagénaire aussi à l’aise avec les paysans que les grands de ce monde. Son image de bon vivant et d’épicurien a été renforcée par les guignols de l’info mais aussi par ses visites au salon de l’agriculture où il ne faisait pas semblant. Son appétence pour la tête de veau a fait sa légende. Il devient le bon pote de tablée, sympa et affable. Il était capable malgré de ridicule de la situation de garder son flegme et représenter fièrement le chic français comme à Vanuatu.

Chirac en vahiné
Chirac heureux d’être là

Imaginez une seule seconde Hollande ou Sarkozy dans ce genre d’accoutrement… Impensable, on a la classe ou on ne l’a pas !!

Tout ceci renforce ce culte que notre génération voue à Jacques Chirac. Et les réseaux sociaux ne font que le relayer.

Un site surfant sur cette hype a fait son apparition et risque bien de devenir culte. The Chirac Machine (jeu de mot avec sex machine) reprend des répliques de Jacques complètement sorti du contexte. C’est hilarant notamment lorsqu’on en vient à sa passion pour les pommes.

Topito a aussi fait un classement de ses 25 plus belles punchlines.

La hype Chirac n’est pas prête de s’arrêter à l’heure où les politiques ne se permettent plus aucun écart. Le naturel a disparu avec l’avènement d’Internet et Chirac représente la France d’avant le net 2.0.

Cadeau pour toi internaute, la chanson pour la campagne présidentielle de 1981.

Un maire élu grâce à une campagne de communication digitale

Le maire de Taipei

Ceci peut préfigurer de ce que sera la politique dans les années à venir. Nous pouvons déjà constater les effets d’un tweet ou un post Facebook d’une personnalité sur le débat public, mais on ne pouvait pas encore affirmer clairement qu’une victoire à une élection pouvait être en grande partie due aux réseaux sociaux. L’élection du nouveau maire de Taipei a prouvé la puissance que pouvait avoir Facebook et consorts sur l’opinion des ses concitoyens.

Dr Ko élu contre toute attente

Le Dr Ko vient d’être élu maire de Taipei. Taipei est la capitale politique et culturel de Taiwan. Elle compte plus de 2,4 millions et est particulièrement moderne. La particularité de Dr Kao est qu’il s’est présenté sous aucune bannière politique, seulement en qualité d’indépendant. Il faut savoir que le paysage politique taïwanais est composé de seulement deux partis: le Parti démocratique progressiste (DPP) et le Kuomintang (KMT). Un peu comme aux USA où il y a le parti démocrate et le parti républicain. Deux grands partis et peu ou  prou de places pour les autres.

Contre toute attente, le docteur Ko recueille 57 % des voix alors que son principal adversaire Sean Lien du Kuomintang n’en obtient que 40 %. Le voici donc maire de la capitale de Taiwan au nez et à la barbe des deux grands partis.

Une campagne 2.0

Ko, ne pouvant profiter des budgets « communication » des grands partis, a eu une stratégie moins onéreuse en investissant massivement les réseaux sociaux. Alors que les deux mastodontes dépensaient de grosses sommes dans les grands médias pour de la publicité, lui n’a payé que pour un seul spot publicitaire. Ses idées et ses messages électoraux  ont été publiés sur les réseaux sociaux.

Sa campagne, articulée autour de son statut de non partisan, est qualifiée de positive. Avec pour slogan comme « A Hug for Taipei » (un câlin pour Tapei), Ko wen-Jo joue à fond la carte de la bonne humeur. Il met aussi à contribution ses « followers » en les impliquant dans sa réflexion pour Taipai, les incitant à faire des propositions. Cette communication 2.0 appliquée à son électorat a eu son effet en lui faisant gagner des voix.

Il a aussi voulu jouer la transparence dans un état qui ne l’ai pas vraiment. En effet, il a fait publié sur le net sa comptabilité (voici le lien pour ceux qui liraient le chinois) de campagne au centime près.

Autant d’aspects positifs pour le peuple Taïwanais et surtout sa jeunesse. En basant toute sa communication sur Internet, il a touché sa cible préférentielle à sa savoir les jeunes. Que ce soit la récolte de fond ou la mobilisation de ses militants, tout a été fait sur le net.

Dr Ko maire de Taipai
Le Dr Ko a besoin de vous

A l’heure actuelle, il possède 630 000 fans sur sa page Facebook soit 110 000 de plus que François Hollande pour avoir un ordre d’idée. Sa femme, qu’il a mis à contribution lors de sa campagne, possède quant à elle 225 000 fans sur Facebook, ce qui est considérable.

Une campagne électorale ne se gagne peut être pas encore totalement sur le net, mais une communication 2.0 défaillante fait à coup sûr perdre. Il est bon de le rappeler car de nouvelles élections se profilent en France et nos élus locaux ou leurs aspirants devraient prendre exemple et se pencher véritablement sur les réseaux sociaux.