Sportlobster le réseau social dédié au sport

Etant féru de sport et surtout de football (comme tous les beaufs me direz vous), je passe mes journées à lire la moindre brève sportive. Je suis, par hasard, tombé sur une dépêche, somme toute anodine, parlant de la blessure du défenseur de Newcastle Steven Taylor . Il s’est malheureusement rompu le tendon d’Achille contre les promus de Burnley pendant le Boxing Day. Un boucher de moins sur le pré me dis-je en survolant l’article. Mais un petit quelque chose attira mon œil, Steven Taylor a annoncé qu’il serait « out » pour le reste de la saison sur son compte officiel Sportlobster .

Sportlobster? Non, il ne l’a pas annoncé sur son compte Twitter, ni sur Facebook, et encore moins sur Instagram avec une photo de son plâtre. Non, il l’a annoncé sur son compte officiel Sportlobster.

Bien entendu je ne découvrais pas Sportlobster le 2 Janvier de l’an de grâce 2015. De par ma fonction chez Mad Monkeys, ma veille m’a amené à me pencher sur ce nouveau réseau social mais sans plus, car trop jeune et exclusivement anglo-saxon. Néanmoins je savais qu’il existait et que des sportifs connus avaient même investi dans cette entreprise. Peut-être avez vous vu l’info concernant Cristiano Ronaldo investissant dans une start-up londonienne en Avril dernier? Autant dire que grâce à la popularité du portugais, ce réseau social commence vraiment à faire parler de lui. Sportlobster est enfin lancé.

Lobster CR7
Cristiano Ronaldo tête de gondole

Sportlobster? C’est quoi?

Sportlobster est un réseau social exclusivement axé sur le sport. Je dirais même sur les sports et non pas simplement le football. Il est possible de suivre plus d’une trentaine de disciplines allant du polo aux fléchettes en passant par les sports plus populaires comme le basket, la F1 ou le rugby. Des sports typiquement anglo-saxons, mais peut-être un jour y verra t-on la pétanque? Qui sait?

Ce réseau social a été lancé en 2013 et depuis l’avènement de CR7, il connait une incroyable croissance. C’est simple en juin dernier, ils ont dépassé le million de membres, ce qui est un exploit en à peine un an. Les créateurs Andy Meikle et Arron Shepherd ne s’attendaient pas à une progression si rapide, mais il vrai qu’avec une locomotive comme le joueur du Real Madrid cela facilite les choses. Même si ils n’ont pas le même impact médiatique que CR7 d’autres sportifs ou retraités ont investi, comme Michael Owen (plus jeune ballon d’or de l’histoire s’il vous plait) et le sympathique pilote australien Mark Webber. Tout ceci crée une certaine légitimité autour de la start-up.

Sur Sportlobster, traduction sport homard, on y parle de sport avec des fans de sport. On peut aussi suivre l’actualité d’un club, d’une ligue, d’une discipline ou d’un sportif. Plusieurs sportifs ont d’ailleurs un compte officiel. On a même l’impression qu’ils parlent plus librement (enfin je crois…) que sur les autres réseaux sociaux.

Comment Sportlobster fonctionne ?

C’est simple vous pouvez vous inscrire directement ou via votre compte Facebook ou Twitter. Une fois inscrit, à vous de jouer. La page d’accueil ressemble un peu au fil d’actualité Facebook avec sur le coté les « verified lobs » qui sont les statuts les plus importants du moment. Car sur Sportlobster on lob, comme sur Twitter on tweete, ou Facebook on like. L’interface est intuitif pour tous les utilisateurs de Facebook ou Twitter. On peut (ou doit) se lier à l’instar de Google Plus à des communautés, ici appelé Fanzone. Les Fanzones sont des fanclubs d’équipes, de ligues, de disciplines etc… Pour ma part, je me suis connecté à la Fanzone du Sporting Club Bastia et du FC Liverpool dans un premier temps, puis à la Ligue 1 et à la F1 etc.. Vous aurez donc dans votre fil d’actualité des lobs en rapport avec vos goûts sportifs.

Pour communiquer avec ces Fanzones, il y a le lob simple limité à 500 caractères, l’insertion de médias tels que les photos et les vidéos. Mais vous pouvez aussi poster un article de type blog avec un minimum de 250 caractères. Donc avec Sportlobster vous avez le choix, soit vous exprimez le fond de votre pensée de façon laconique comme un tweet (le lob) ou vous allez plus profondément dans l’analyse avec le post de blog. Bien sûre tous les posts sont agrémentés de boutons like, commentaire et partage.

Home page Sportlobster
La page d’accueil de Sportlobster

Mais Sportlobster ne se limite pas qu’à cela. Vous pouvez aussi faire des pronostics sur les matchs à venir dans diverses disciplines avec l’onglet Predict. Il a même  un classement avec les autres utilisateurs.

Sportlobster prediction
Les pronostics de sportlobster

Enfin l’onglet Discover permet d’avoir un tour d’horizon de l’actualité sportive en général en dehors de vos Fanzones.

Sportlobster actualité
L’actualité sportive condensée

Que Sportlobster soit vite en français !!!

Malheureusement à l’heure où j’écris ses lignes, il vous faut maîtriser la langue de Steven Gerrard pour pouvoir en profiter. Le réseau étant encore jeune mais très prometteur, il n’y a aucune raison pour qu’il ne débarque pas officiellement en France. En tout cas, il est déjà incontournable pour les fans de Premier League et les sports typiquement anglo-saxons comme le Cricket. Par ailleurs, il se peut qu’à l’avenir j’écrive quelques billets sur le Sporting Club Bastia ou la Ligue 1.

Call me the football Specialist from Bastia

 

Twitter et les footballeurs

Joey l'anglais

Cela ne vous a sans doute pas échappé, mais beaucoup de Footballeurs utilisent les réseaux sociaux; notamment Twitter qui semble être leur second terrain de « jeu » avant et après un match…

Comme chacun sait, le football jouit d’une exposition médiatique de tous les instants. Le footballeur de haut-niveau est devenu un personnage public au même titre que les artistes ou les hommes politiques. Ils partagent avec les politiques le maniement de  la langue de bois. Combien de propos recueillis par Laurent Paganelli sur le bord du terrain sont d’une platitude extrême comme le sempiternel « le coach nous a dit de rester en place » ou  « c’est surtout l’équipe qu’il faut  féliciter ». Bien peu de joueurs arrivent à balbutier des propos pertinents en interview d’après match ou même en conférence de presse. Ces robinets d’eau tiède en short sont formatés pour ne balancer que des banalités politiquement correctes pour ne froisser personne et ne pas s’attirer les foudres des médias. Ils sont dans une logique de salarié et ne veulent surtout pas nuire à leur employeur par crainte de leur avenir au sein de leur club respectif.

Il faut dire que dés le centre de formation, les apprentis footballeurs suivent des cours de « media training ». Il apprennent à répondre aux médias d’une façon uniforme. Les attachés de presse sont aussi là pour les freiner dans leur communication, les empêchant ainsi d’être natures. En effet, le club a souvent au moins un attaché de presse auquel s’ajoute – selon sa notoriété – un autre conseiller personnel. Si bien que pour avoir une parole sincère, c’est la croix et la bannière. Le sport de haut-niveau du fait des enjeux financiers est devenu aseptisé.

Il n’existe plus de McEnroe, ni de Georges Best ou Cantona, des sportifs au verbe haut et à la parole libre. Souvenez-vous de l’histoire de la mouette…

Bien sur, il y a des cas particulier comme Zlatan Ibrahimovic ou Samuel Etoo (dans un concours du plus gros melon des plus rafraîchissants)  incapable de donner dans la langue de bois. Et encore…

Mais depuis l’avènement de Facebook et le boom Twitter, la donne a quelque peu changé. Les footballeurs ont pour la plupart investi les réseaux sociaux. Bien souvent, la communication des joueurs passe par leurs comptes Twitter. Il y a ici deux écoles, les joueurs qui font gérer leur image par des professionnels de la communication et d’autres qui s’en chargent eux même.

La com gérée par des professionnels

Les grands joueurs – du moins les plus connus – ont derrière eux de vraies entreprises pour gérer leur image. Leo Messi a crée – avec son père et son frère – « Leo Messi Management » afin de s’occuper de sa communication et de ses contrats publicitaires. Les enjeux financiers sont tels, qu’une seule erreur de communication peut faire perdre des sponsors et d’autres sources de revenus. C’est entre autre pour cela que tout est contrôlé.

Autre exemple, avec l’opération marketing de Nike pour ses nouvelles chaussures « Mercurial ». Ils ont fait interagir les comptes Twitter de deux joueurs emblématiques de leur écurie, Eden Hazard et Zlatan Ibrahimovic. On a ici un usage des réseaux sociaux à des fins mercantiles, le but étant de faire de la pub aux nouveaux crampons.

Twitter hazard

Twitter Zlatan

 

Les réseaux sociaux sont censés créer un dialogue et  une proximité entre la star et ses fans. Or, quand on sait que se ne sont même pas les joueurs qui twittent eux-mêmes, une sorte de désamour peut se créer. Pourquoi suivre Messi sur Twitter quand on sait que ses Twittes sont savamment étudiés par une équipe de communicants. Qui plus est quand un de ses sponsors est derrière ces 140 caractères aseptisés.

On attend d’ailleurs avec impatience le prochain tweet sur le compte de Zlatan pour nous présenter ses nouveaux crampons… (celui-ci étant actuellement en train de changer de sponsor)

 

 Et  puis, il y a les authentiques…

Nous parlons ici de ces joueurs connus des amateurs de football sans pour autant être des stars Interplanétaires. Ceux qui ont encore le droit de s’exprimer librement et twitter ce qui leur passe par la tête. Des hommes libres, qui de par cette liberté d’expression gagne en sympathie. Le cas de Joey Barton est celui qui decrit le mieux ce que les réseaux sociaux sans filtre peuvent faire pour la cote d’amour d’un joueur.

Joey Barton est sale mioche des quartiers pauvres de Liverpool comme Wayne Rooney ou Steven Gerrard. Formé à Manchester City avant l’arrivé des petrodollars, il en devient rapidement un maillon essentiel. Les fans des Skyblues vantent son abnégation et son agressivité. Mais le bon petit Joey est aussi agressif sur le terrain qu’en dehors. Plusieurs polémiques sont à son actif comme le tabassage de son coéquipier Dabo ou bien l’écrasement d’un cigare dans l’oeil d’un autre. Il fait un petit séjour en prison pour avoir agressé deux personnes dans la rue. Joey n’est – en somme – pas un enfant de cœur, que ce soit sur et en dehors du terrain. Malgré cela, il est suivi par 2,7 millions personnes sur twitter soit 1,5 millions de plus que Benzema. Bien évidemment, ce n’est pas les 31 millions de CR7 car ce chiffre est à mettre en perspective par rapport au fait que Barton n’est pas un grand joueur ni même un international anglais régulier (1 seule cape il y a 8 ans). C’est un joueur moyen n’ayant jamais joué dans une top team. Par contre il est très populaire sur les réseaux sociaux car Joey a un avis sur tout (politique, philosophie, culture…) et aime les clash par twitter interposé. Petit florilège en VO.

Joey vs le monde entier
Joey vs Israel
Joey vs Neymar

Joey vs Pierre Ménes

  Joey tweette beaucoup, peu être trop mais il prend le temps de répondre à ses fans et même ceux qui l’insultent. Un type beaucoup plus fun à suivre que les hommes sandwichs que sont Messi ou Cristiano Ronaldo. Joey n’est heureusement pas le seul à tweeter avec ses propres petits doigts. Balotelli plus talentueux et tout aussi fou que Barton sévit aussi sur twitter. Lui aussi est à la recherche du conflit (du buzz?).

Twitter de Super Mario Balotelli

Par ailleurs, à la suite de ce tweet, il a subi plusieurs insultes, malheureusement racistes…

Un autre joueur anglais d’envergure intéressant à suivre sur Twitter. Moins dans le conflit que Barton mais tout aussi mordant et pertinent, il s’agit de Rio Ferdinand. Il a été un grand joueur, surement le meilleur défenseur central anglais de ces 15 dernières années mais il n’a jamais été  aussi populaire qu’un Ronney, à cause sans doute de son poste sur le terrain. Néanmoins, et grâce à Twitter, on voit qu’il a la tête bien pleine et n’a besoin de personne pour s’occuper de ses réseaux sociaux.

… et les proches des joueurs

Les proches des footballeurs ne sont pas soumis au même diktat en terme de communication. Ils ne sont pas format »s et sont bien maîtres de leur parole. Et bien souvent cela dérape. Pour la dernière coupe du monde, nous avons eu en France quelques exemples de proches qui ont exprimé leur frustration envers le sélectionneur Didier Deschamps. En effet, la compagne de Nasri et la soeur de Gignac l’ont insulté publiquement à travers leurs tweets sous prétexte  qu’il n’avait daigné les sélectionner parmi les 23. Nadine Gignac a tout simplement traité Descahamps de « beau fils de p** » avant d’effacer son tweet. Surement après avoir un coup des fils des conseillers en communication de son frère. La communication de Samir Nasri lors de sa non-sélection est restée sobre, dictée là encore par des professionnels. Lui, habitué aux coups de fer et de sang et autres caprices, sa réaction est pour le moins soft. Inutile d’irriter plus le sélectionneur : 


Tout le contraire de sa compagne Anara Atanes qui n’y est pas allée avec le dos du pouce. On vous épargne la traduction…

Compte Twitter d'Anara

 

D’un coté, on z la communication sobre de Nasri et de l’autre celle sans filtre de sa compagne. Autant dire qu’il faudrait envisager de former leurs proches quand à l’utilisation des réseaux sociaux. Anara égratigne encore de temps en temps le sélectionneur sous le regard bienveillant de Nasri.

En définitive, les réseaux sociaux font désormais partis de l’attirail du footballeur. Il faut savoir les maitriser ou faire appel à des personnes qui le feront pour eux. Les réseaux sociaux doivent normalement créer une proximité avec ses fans et sont des zones d’échanges avec la star auparavant inaccessible. Or, pour les très grands joueurs ou du moins ceux qui drainent le plus d’argent, c’est un nouvel outil marketing d’une efficacité redoutable. D’autant plus que de nouveaux réseaux sociaux dédiés au sport ont fait leur apparition : sportlobster et goaleo.com.